Incroyable mais vrai : l’Académie d’Orléans-Tours recrute des professeurs de technologie à temps partiel pour sauver la France de la pénurie éducative

Incroyable mais vrai : l’Académie d’Orléans-Tours recrute des professeurs de technologie à temps partiel pour sauver la France de la pénurie éducative

Orléans-Tours, 18 juillet 2025 — Dans un geste aussi audacieux qu’urgent, l’Académie d’Orléans-Tours a lancé un appel à candidatures pour des postes de professeurs de technologie… à temps partiel. Oui, vous avez bien lu : seulement 9 heures par semaine, soit à peine plus qu’un mi-temps d’un agent de bibliothèque en période de soldes. Une mesure présentée officiellement comme un « levier pragmatique » pour lutter contre la pénurie criante d’enseignants spécialisés. Mais entre pragmatisme et bricolage, la frontière est fine, et le malaise palpable.

Salle de classe vide, avec un tableau noir et une horloge qui tourne lentement

Quand la pénurie devient mode de gestion

Alors que le déficit d’enseignants dans les disciplines technologiques atteint un niveau jugé alarmant par le rectorat, l’Académie a opté pour la solution qui fait rêver tous les étudiants en quête de liberté : « Moins d’heures devant élèves, plus de temps pour soi ! ». Ou comment, à défaut de pouvoir recruter à temps plein, on embauche… à temps très partiel, histoire de faire illusion.

Le poste réclame un BAC+3 minimum en sciences industrielles de l’ingénieur, une maîtrise des savoirs disciplinaires et de la didactique, une connaissance pointue des processus d’apprentissage, sans oublier une intégration complète des valeurs républicaines et une familiarité poussée avec la culture numérique. Bref, un cocktail détonnant de compétences pour une mission courte, intense… et éthérée.

Professeur en visioconférence donnant un cours, avec moitié de l’écran vide

« Une révolution à la française », selon le professeur Grincheux

Le professeur Émile Grincheux, expert en éducation et fin observateur des absurdités pédagogiques hexagonales, commente avec son humour pince-sans-rire habituel :

« C’est une révolution à la française : moins d’heures, plus d’efficacité ? Ou simplement une manière élégante de masquer la crise structurelle de notre système éducatif ? »

Pour lui, cette mesure illustre parfaitement la double contrainte du système : il faut à la fois continuer à faire semblant que tout va bien et répondre aux enjeux d’un monde numérique qui ne cesse d’évoluer, alors même que les ressources humaines se raréfient. « C’est un peu comme vouloir construire un pont solide avec du chewing-gum et du papier aluminium », ironise-t-il.

Illustration humoristique : un professeur tenant un tableau blanc minuscule avec écrit "9h/semaine"

La précarisation déguisée, nouvelle pédagogie ?

Du côté des syndicats, la musique est plus grave : cette « innovation » ne serait qu’une « précarisation déguisée », un nouveau mode de gestion à la mode « low cost » qui risque fort d’impacter la qualité de l’apprentissage. Certains évoquent déjà un futur où l’élève pourrait se demander si, pour comprendre la technologie, il ne vaudrait mieux pas se former sur YouTube ou Instagram, au moins là on peut accélérer la vidéo.

Le rectorat répond que ce format « permet de maintenir la continuité pédagogique » et surtout « prépare les élèves à une insertion professionnelle et sociale réussie », sans préciser si ce sera dans des emplois à 9 heures par semaine, évidemment.

Image symbolique : un élève regardant un écran vide avec un air dubitatif

Un emploi temporaire… le temps qu’on trouve autre chose ?

Officiellement, ces postes sont provisoires, fixés jusqu’au 2 novembre 2025, avec la possibilité d’une prolongation. Pour combien de temps ? Mystère. Une manière sans doute d’éviter de devoir parler d’un vrai plan de recrutement ou d’une politique éducative ambitieuse. Entre-temps, les professeurs embauchés à temps partiel pourront savourer la douce liberté d’un emploi où la charge horaire semble aussi légère que les espoirs placés dans cette réforme.

En conclusion : éduquer à moitié, pour des citoyens… entiers ?

Le porte-parole de l’Académie, dans un élan de philosophie managériale, souligne :

« Nous devons garantir à chaque élève l’accès à un enseignement de qualité, même dans un contexte difficile. »

On appréciera la subtilité : on garantit, mais sans préciser si la qualité sera entière, ou si elle sera… fractionnée. Après tout, apprendre la technologie 9 heures par semaine, c’est peut-être la recette pour fabriquer une génération de citoyens numériques… à temps partiel, eux aussi.


Pour aller plus loin


Le système éducatif français : où la dilution du temps de travail rime parfois avec dilution des espoirs.

Et si la vraie révolution était de... réapprendre à compter les heures ?