Incroyable mais vrai : Montpellier transforme ses enfants en explorateurs d’un marécage artistique bio-plastique, entre sirènes et alligators géants

Incroyable mais vrai : Montpellier transforme ses enfants en explorateurs d’un marécage artistique bio-plastique, entre sirènes et alligators géants

Montpellier, le 18 juillet 2025 – À Montpellier, ville déjà célèbre pour ses tramways qui font le grand écart entre le Moyen Âge et le futurisme débridé, une nouvelle révolution culturelle s’annonce. L’Espace Saint-Ravy ouvre ses portes à une exposition immersive baptisée Do Not Feed Alligators, où les enfants locaux sont conviés à une expédition au cœur d’un marécage artistique fait de bio-plastique suintant, de créatures hybrides et de légendes féminines aussi mystérieuses qu’inquiétantes.

Fanny Momier en costume bio-plastique

De la Cité d’Antigone à la jungle aquatique

Au lieu des traditionnels manèges ou piscines gonflables, les parents montpelliérains ont désormais la possibilité d’envoyer leurs enfants enquêter dans un univers où la nature et l’artifice s’entrelacent comme des algues plastifiées (mais biosourcées, ne soyons pas bêtes). Quatre artistes du collectif La Piscine — Asia Lapai, Fanny Momier, Cheyenne L’Huillier et Pauline Pagès-Lloberas — ont uni leurs talents pour fabriquer ce qui ressemble à un marécage mutant, à mi-chemin entre le film de science-fiction écolo et le conte pour enfants un peu trop décalé.

Sculptures organiques de Pauline Pagès-Lloberas

« Cette exposition est une invitation à questionner la frontière entre le solide et le liquide, le visible et l’invisible, le naturel et l’artificiel », explique Asia Lapai, qui semble avoir avalé un dictionnaire de concepts nébuleux. Le bio-plastique, matériau vedette de la manifestation, est conçu à partir d’ingrédients « organiques, durables et légèrement viscéraux », précise Louise Deldicque, l’artiste plasticienne qui signe les costumes. De quoi donner aux enfants l’impression de devenir des créatures aquatiques entre sirènes bio-dégradables et alligators à peine recomposés.

Quand les sirènes dansent avec les alligators

Fanny Momier, chorégraphe et danseuse, endosse un costume mi-plastique mi-étoile de mer pour une performance inaugurale qui laisse les spectateurs à mi-chemin entre l’émerveillement et l’interrogation existentielle. Au vernissage, elle « incarne une créature hybride », mêlant ondulations de méduse et spasmes robotisés de poisson mutant. La plasticienne Louise Deldicque, elle, s’est fait un devoir d’habiter discrètement les lieux, telle une nymphe fantomatique du marécage, veillant à la bonne décomposition esthétique du plastique.

Cheyenne L’Huillier, quant à elle, projette deux films fascinants. Le premier met en scène des figures féminines mythiques — sirènes, danaïdes — qui choisissent de se retirer du monde. Le second s’attarde sur l’alligator, ce symbole terrifiant et fantasmé, mi-ami mi-ennemi, de la faune sauvage. « Ces mythes féminins et ces alligators représentent la marginalité et la puissance ambiguë », philosophe Cheyenne, en jonglant avec ses propres contradictions entre art contemporain et conte de fées sordide.

Petits explorateurs, grands questionnements

Mais ne vous y trompez pas : cette installation n’est pas une simple aire de jeu géante. Les jeunes visiteurs sont invités à utiliser des formes aimantées et passe-têtes en plastique biosourcé pour se métamorphoser en véritables explorateurs d’un monde en mutation. Champignons géants, ouistitis miniatures, gants démesurés : autant d’obstacles ludiques et sensoriels qui promettent de faire travailler, non seulement la motricité fine des enfants, mais aussi leur capacité à remettre en cause les frontières entre corps humain et matière vivante.

Installation immersive avec formes géantes

Le maire de Montpellier, toujours prompt à vanter les mérites de la ville en matière de culture innovante, a salué cette initiative comme « un laboratoire d’imaginaire où l’émerveillement côtoie la réflexion écologique ». Ce qui revient à dire que les enfants, en jouant, apprennent à devenir des citoyens responsables, prêts à sauver la planète… ou au moins à ne pas nourrir les alligators en plastique.

Un succès annoncé, mais à quel prix ?

Bien sûr, comme dans toute bonne aventure contemporaine, cette exposition soulève quelques questions. Les parents s’interrogent : n’est-ce pas un peu tôt pour initier les enfants à la complexité des mythes féminins et aux dangers bio-plastiques ? Les éducateurs se demandent si ces mutations corporelles ludiques ne risquent pas de provoquer des effets secondaires inattendus, tels qu’une surconsommation de selfies aquatiques ou un engouement excessif pour les costumes collants. Quant aux allergologues, ils recommandent la prudence face à certains matériaux suintants qui pourraient réveiller des allergies oubliées.

Mais le plus important reste l’expérience unique offerte par cette « jungle » sensorielle et artistique, où les limites entre le jeu, le théâtre, l’écologie et la poésie s’estompent pour laisser place à un univers à la fois étrange, ludique… et vaguement collant.


Infos pratiques

  • Exposition Do Not Feed Alligators
  • Lieu : Espace Saint-Ravy, Montpellier
  • Dates : du 19 juillet au 10 août 2025
  • Vernissage : 18 juillet 2025 à 18h30

Venez nombreux, petits et grands, pour tenter l’aventure du marécage bio-plastique et découvrir si vous êtes plutôt sirène rêveuse ou alligator farouche. Mais surtout, n’oubliez pas : Do Not Feed Alligators… sauf si vous voulez finir en sculpture suintante.


Sources et références


Image d’illustration :
Alligator plastique géant


Et si l’art contemporain devenait le nouveau terrain de jeu des enfants ? À Montpellier, la réponse est claire : oui, mais avec un soupçon de bio-plastique, une pincée de légendes féminines et une bonne dose d’alligators géants.