Incroyable mais vrai : Montpellier inaugure une exposition où l’eau devient un marécage artistique peuplé de créatures hybrides et bio-plastiques

Incroyable mais vrai : Montpellier inaugure une exposition où l’eau devient un marécage artistique peuplé de créatures hybrides et bio-plastiques

Espace Saint-Ravy, Montpellier

Montpellier, 16 juillet 2025 – La douce cité héraultaise, déjà réputée pour son tramway à la pointe et ses terrasses baignant sous le soleil méditerranéen, vient d’élever la démesure artistique au rang d’art de vivre avec Do Not Feed Alligators — une exposition qui vous invite à pénétrer dans le royaume mystérieux de l’eau stagnante et du bio-plastique vivant. Un marécage imaginaire, foisonnant de créatures que l’on croirait sorties d’un cauchemar écologique ou d’un rêve un peu trop humide d’un artiste contemporain en pleine quête identitaire.

Organisée à l’Espace Saint-Ravy, cette immersion aquatique s’étendra du 19 juillet au 10 août 2025 et promet de vous faire « ressentir » (mot magique de l’art contemporain) les tensions entre visible et invisible, solide et liquide, naturel et artificiel, humain et… autre chose.

Une expérience sensorielle où l’on ne sait plus trop si l’on est à la frontière du vivant ou du compost

Performance bio-plastique

Le collectif La Piscine, que l’on imagine volontiers comme une bande de savants fous de la création contemporaine, réunit quatre artistes : Asia Lapai, Fanny Momier, Cheyenne L’Huillier et Pauline Pagès-Lloberas. Ensemble, ils ont conçu un univers où la danse, la sculpture, la vidéo et le bio-plastique se mêlent dans un ballet à la fois fascinant et légèrement inquiétant.

« Ce costume en bio-plastique est une seconde peau, un vestige vivant qui interroge notre rapport à la matière et à la fragilité », explique Fanny Momier, danseuse et chorégraphe qui, lors du vernissage prévu le 18 juillet à 18h30, incarnera une créature hybride qui pourrait tout aussi bien être un rejeton d’un poisson mutant et d’un sac plastique biodégradable.

Ce bio-plastique, conçu par l’artiste plasticienne Louise Deldicque, est présenté comme la réponse artistique aux enjeux écologiques actuels, un matériau biosourcé qui se veut la promesse d’un futur où nos déchets s’animent… ou du moins, où l’art fait semblant de le croire.

Sculptures qui suintent, films qui interrogent, et alligators en embuscade

Pauline Pagès-Lloberas, sculptrice inspirée, ne fait pas dans la demi-mesure : ses œuvres organiques semblent suinter, respirer, craqueler, comme si elles voulaient se libérer de l’éternelle pesanteur du marbre froid. « Mes œuvres cherchent à capturer ce qui résiste et ce qui déborde, à la frontière entre le solide et le liquide », confie-t-elle, tout en laissant planer un léger doute sur la provenance exacte de ce liquide.

Sculpture organique de Pauline Pagès-Lloberas

Cheyenne L’Huillier, quant à elle, propose un regard vidéo sur des figures féminines mythiques et marginales, telles les sirènes et danaïdes, qui choisissent de se retirer du monde. Dans une seconde œuvre, la star incontestée est… l’alligator, créature sauvage, dangereuse, mais surtout très photogénique. À défaut d’en croiser dans l’Hérault, on pourra en admirer la version artistique, bien plus docile.

Enfin, Asia Lapai nous transporte jusque dans la serre tropicale de Genève, métaphore des vestiges coloniaux et des fantasmes exotiques, histoire de rappeler que même dans un marécage fictif montpelliérain, le monde globalisé ne lâche rien.

Un marécage artistique, reflet de nos contradictions contemporaines

« Ce marécage artistique est un miroir de nos tensions contemporaines, un espace où le visible et l’invisible dialoguent », souligne le commissaire de l’exposition. Autrement dit, si vous ne comprenez pas tout, rassurez-vous, c’est fait exprès — et c’est même mieux ainsi.

Cette exposition illustre avec brio la tendance actuelle de l’art contemporain français à brouiller les frontières disciplinaires pour mieux questionner le rapport entre l’homme et son environnement. Montpellier, fidèle à son rôle de capitale régionale de la création innovante, offre une vitrine prestigieuse à cette démarche.

Pourquoi venir ? Parce que c’est gratuit. Parce que c’est bizarre. Parce que ça sent un peu le futur — ou la décomposition.

Informations pratiques

  • Lieu : Espace Saint-Ravy, Montpellier
  • Dates : 19 juillet – 10 août 2025
  • Vernissage : 18 juillet à 18h30
  • Entrée libre

En bref, interview croisée au cœur du marécage

Fanny Momier, chorégraphe :
« Ce costume en bio-plastique est une seconde peau, un vestige vivant qui interroge notre rapport à la matière et à la fragilité. »

Pauline Pagès-Lloberas, sculptrice :
« Mes œuvres cherchent à capturer ce qui résiste et ce qui déborde, à la frontière entre le solide et le liquide. »

Commissaire de l’exposition :
« Ce marécage artistique est un miroir de nos tensions contemporaines, un espace où le visible et l’invisible dialoguent. »


Analyse finale : L’art contemporain ou l’art de faire parler l’eau stagnante

Entre sculptures suintantes, performances en costumes bio-plastiques, et vidéos de sirènes désabusées, cette exposition pourrait bien devenir le best-seller de l’été montpelliérain. Car si l’on en croit La Piscine, le futur de l’art est humide, hybride et légèrement gluant. Une invitation à plonger tête la première dans nos contradictions écologiques et existentielles, tout en gardant un œil méfiant sur les alligators, réels ou symboliques.

Alors, prêts à vous faire croquer par l’art ? Au pire, vous repartirez avec quelques gouttes d’eau… ou d’inspiration.


Pour en savoir plus, visitez le site officiel de Montpellier : montpellier.fr

Montpellier, capitale artistique de l’innovation