Festival LUN.E.S : Quand l'Histoire devient un escape game féministe
Montpellier, la ville connue pour son climat ensoleillé et ses festivals innovants, frappe de nouveau avec une initiative qui pourrait faire rougir le Louvre : le festival LUN.E.S transforme l'histoire des lesbiennes pendant la Seconde Guerre mondiale en un escape game, un exploit qui mêle pédagogie, divertissement, et féminisme comme jamais auparavant. Oui, vous avez bien lu, l'Histoire se joue désormais entre énigmes et cadenas à chiffres.
Quand le passé devient un mystère :
Dans un monde où l'on ne compte plus les adaptations cinématographiques des plus grands événements historiques, le collectif Queer Code a décidé de faire un pas de côté. Leur idée ? Pourquoi ne pas transformer les récits de courage de femmes lesbiennes résistantes en un escape game interactif ? "C'est une façon ludique de rendre hommage à ces femmes courageuses", explique Isabelle Sentis, coordinatrice de l'exposition, tout en retenant un fou rire à l'idée de voir des participants transpirant devant une serrure qui refuse obstinément de s'ouvrir.
Une aventure éducative et immersive :
Le festival invite les participants à résoudre des énigmes basées sur les parcours de lesbiennes résistantes telles que Christiane Moreau ou Elsa Conrad. Imaginez-vous, en pleine Seconde Guerre mondiale, devoir déchiffrer des messages codés avec plus de subtilité qu'un adolescent essayant d'accéder au WiFi parental à 3 heures du matin.
Chaque salle de l'escape game est un hommage vibrant à ces femmes qui ont défié l'oppression avec une bravoure qui, disons-le, rendrait jaloux n'importe quel super-héros Marvel. "Nous avons voulu créer une expérience où l'on apprend en s'amusant", déclare Sentis, tout en précisant que les énigmes sont garanties sans spoiler historique.
Un succès retentissant et une critique de la mémoire sélective :
Le festival a été salué pour sa créativité et son engagement, attirant à la fois des passionnés d'histoire et des amateurs d'énigmes. Cependant, il ne manque pas de soulever des questions épineuses sur la manière dont l'Histoire est souvent écrite, ou plutôt, réécrite. "Nous voulons visibiliser ces parcours d'amour et de résistance", explique une membre du collectif, "parce que l'Histoire a tendance à oublier les détails qui ne rentrent pas dans le moule traditionnel."
En effet, le festival LUN.E.S ne se contente pas de divertir ; il pousse à une réflexion critique sur notre rapport à l'Histoire et sur ceux que l'on choisit d'honorer ou d'ignorer. Une leçon qui, espérons-le, restera aussi longtemps dans les esprits que le goût amer après avoir perdu une partie d'escape game.
Une conclusion qui déverrouille des portes :
Alors que les participants émergent de l'escape game, triomphants ou déconcertés, une chose est sûre : le festival LUN.E.S a ouvert plus que des portes verrouillées par des cadenas à chiffres. Il a ouvert des dialogues sur le féminisme, l'Histoire, et la manière dont nous choisissons de commémorer notre passé. En quittant Montpellier, chaque visiteur emporte avec lui une nouvelle clé : celle de la compréhension et de l'engagement pour un futur plus inclusif.
Et qui sait, peut-être qu'un jour, les livres d'histoire seront eux aussi un peu plus audacieux, un peu plus vrais, et, osons l'espérer, un peu plus amusants. Après tout, si l'Histoire peut être un escape game, pourquoi ne serait-elle pas aussi une aventure à vivre et à partager ?